Texte tiré de la revue "Nostra" de 1983 écrit par Samaële
Etre Sorcière ce n’est pas « sentir le soufre ».
Une Sorcière est le plus souvent parfumée d’une note fleurie portant « sa griffe ». Bouquet de fleurs et de plantes mystérieusement distillées à la Saint Jean.
Imaginer la Sorcière en « créature de rêve », serait aussi absurde que de la voir « créature sordide, édentée, et mal attifée ».
A tout âge, quelle soit femme des villes ou femme des champs,
une Sorcière est toujours belle.
Une Sorcière a le cœur et l’esprit bien au-delà des nuages mais ses pieds sont solidement attachés à la Terre.
Une Sorcière fait des gâteaux aux parfums d’ambre et de cannelle.
Une Sorcière sait soigner la patte et le cœur d’un chat malade ou abandonné.
Une Sorcière s’endort la nuit dans la rivière d’un lit plein des senteurs musquées de l’Amour.
Une Sorcière ne s’amuse pas à envoûter, elle est toujours bénéfique.Mais elle peut et doit agir parfois avec sévérité. Elle le fera toujours avec sérénité, et rejettera la haine.
La Connaissance n’étant pas transmissible, la Sorcière s’accomplira seule.
Elle n’a pas de « Maître humain » mais des guides ou des amies placés sur son chemin de vie.
Etre Sorcière commence par un désir de le devenir, et un choix définitif dans l’enfance ou l’adolescence.
Dans l’âge adulte ce sera et sans relâche,une recherche spirituelle et humaine.
Une Sorcière se « peaufinera » pour s’accomplir jusqu’au dernier jour.
Etre Sorcière c’est être libre. Sa première action sera donc d’apprendre à se libérer.
Etre Sorcière en cette fin de XXème siècle, c’est être, et de toutes ses forces, gardienne d’un feu que beaucoup voudraient à jamais voir éteint.
Une Sorcière invoque seule et sans le « secours » d’un prêtre, serait-il païen ! Les prêtres sont faits pour ceux qui sont incapables de s’adresser eux mêmes aux Dieux.
Une Sorcière ne croit pas car croire c’est douter. Une Sorcière sait ou ne sait pas.
Etre Sorcière, c’est savoir que celui qui est son Dieu est là présent en elle, à côté d’elle.
De tout acte négatif une Sorcière tirera un enseignement,afin qu’il devienne un acte positif.
Une Sorcière ne saurait éprouver des sentiments de culpabilité. La culpabilité étant semeuse de désordres névrotiques et de malheurs.
Une Sorcière ne saurait être jalouse ou envieuse de ses soeurs pour lesquelles elle n’éprouve que des sentiments de respect et de tendresse.
Etre Sorcière c’est se sentir totalement femme accordée à la grande musique du monde.
Etre Sorcière c’est avoir parfois le merveilleux et combien douloureux privilège de voir les autres.
Une Sorcière est souvent trahie par ces même autres. Mais être Sorcière, c’est l’oublier.
Etre Sorcière, c’est parfois pleurer des larmes de lumière qui féconderont la Terre.
Une Sorcière ne croit pas au diable, celui-ci n’étant qu’une invention chrétienne,elle ne fait qu’en rire.
Etre Sorcière c’est ne pas se regarder « par le petit bout de la lorgnette » mais de comprendre.
Une Sorcière ne doit pas mépriser,car être Sorcière c’est se rappeler que personne n’est digne du mépris sur la Terre.
Etre Sorcière c’est donner ce qu’il y a de plus beau à ce qu’elle pudiquement et avec amour elle nomme « Sa Maison des Dieux ».
Une Sorcière mettra peut-être des semaines avant d’acheter l’Athamé le plus beau.
Une Sorcière fera parfois plusieurs milliers de kilomètres, parce qu’elle sait qu’au bout de sa route elle trouvera l’arbre sauvage et magnifique qui lui donnera la branche qui deviendra Baguette.
Etre Sorcière c’est aussi apporter des offrandes à l’Autel.
Etre Sorcière c’est être fidèle aux enchanteurs rendez-vous de la Lune.
Etre Sorcière, c’est apprendre à se méfier des mots-piégés, des mots-prisons.
Etre Sorcière, c’est apprendre à dire « Déesse, Mère, Lune de Cristal, toujours renouvelée en ton manteau d’argent. O Ma Mère ».
Etre Sorcière, c’est enfoncer chaque soir un clou d’étoile dans le velours de la nuit
Etre Sorcière, c’est créer des sabbats illuminés,aux senteurs de pommes et de cire d’abeille
Etre Sorcière, c’est aussi méditer entre les falaises de pourpres et d’ivoire de Cernunnos ,Cornes se faisant Callice de vin châtoyant, embaumé de verveine.
Pour lui l’humain, être Sorcière c’est devenir sexe violon à l’archet accordé.
Etre Sorcière, c’est aussi recouvrir son désir sous un manteau de neige.
Pour lui, l’humain endormi dans le temps, être Sorcière c’est être accoucheuse du ciel et de la terre réunis dans l’espace et le temps.
C'est un texte que j'avais poster sur le forum il y a déja 3 ans de ca et ce soir je suis retomber dessus et j'ai eu envie de le publier ici .J'adhère à la majorité de ce texte mais pas à tout :) Pour ceux qui ne le connaisse pas j'espère qu'il vous plaira.